L’Education nouvelle : chercher, résister, combattre

Dans cette conférence de clôture, P. Meirieu, grand témoin de la première Biennale de l'éducation invite à une réflexion offensive, en revisitant les enjeux de l'Education nouvelle
Média secondaire

Dans un univers individualiste qui peine à construire un « commun » assumé et se perd dans la consommation compulsive de « l’épuisable », dans une société où les savoirs se perdent dans la multiplication d’informations virales, dans une Ecole qui creuse les inégalités sociales en raison du caractère massivement « laxiste » de ses pratiques, Philippe Meirieu articule son propos autour de 12 propositions de réflexion et de mise en perspective :

1. L’Education nouvelle doit travailler inlassablement à la mise en place de formes de coopération qui profitent à tous et construisent du commun.

2. L’Education nouvelle doit travailler sur le sursis qui permet l’émergence de la pensée, l’entrée dans la réflexivité, le « nourrissage » par la culture.

3. L’Education nouvelle doit militer sans relâche pour la clarté de la formulation, la fermeté linguistique, la construction de formes de débat respectueux des principes de la « probité ».

4. L’Education nouvelle doit faire de la remise en chantier, du « travail vrai » sans cesse amélioré, de l’élaboration du « chef d’œuvre » dans « la patience d’atelier »… la forme « normale » de l’évaluation, celle qui permet « non pas de devenir meilleur que les autres, mais meilleur que soi-même ».

5. L’Education nouvelle doit faire de la rencontre avec la résistance de l’objet et du dialogue avec lui une forme de travail essentielle, constitutive de la construction de l’attention et de l’entrée dans « l’œuvre ».

6. L’Education nouvelle doit inventer le « belles contraintes » qui permettent au sujet de se construire et de s’exhausser au-dessus du « donné ».

7. L’Education nouvelle doit fonder la différence entre le pouvoir et l’autorité et faire faire l’expérience fondamentale d’une autorité qui s’exerce toujours « en tant que… ».

8. L’Education nouvelle doit travailler sur la construction de cadres structurants, permettre de faire l’expérience d’un collectif où l’on peut construire son identité et être en sécurité sans aliéner sa liberté.

9. L’Education nouvelle doit faire entendre que les savoirs s’inscrivent dans une genèse et participent du mouvement d’émancipation collective des humains.

10. L’Education nouvelle doit faire de la solidarité le principe d’un service public refondé.

11. L’Education nouvelle doit être attentive à ne fermer la porte à aucun apport mais à ne jamais renoncer à les interroger sur le plan axiologique.

12. L’Education nouvelle doit faire de la question de la mobilisation collective autour des Droits de l’Enfant un enjeu global.

Le bilan de cette première Biennale de l'Education nouvelle

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Site de la Biennale de l'Education nouvelle

Après la première édition de novembre 2017, sera organisée une deuxième édition en novembre 2019.

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